Investir avec un petit budget

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Chronique — À 25 ans, Sara Jane Breault est déjà copropriétaire d’un triplex à Sherbrooke avec son conjoint. Celui-ci est toujours aux études et elle travaille comme conseillère en entrepreneuriat. Évidemment, ils n’ont pas une fortune à investir, du moins pour l’instant! Néanmoins, la jeune femme évalue la meilleure manière de faire fructifier ses économies.

 

 

 

« Quand je suis allée dans mon institution financière pour mon hypothèque, nous avons parlé d’investissement, raconte la blogueuse à Cennes habitudes. J’ai senti que je n’étais pas prise au sérieux. En gros, on m’a dit de revenir les voir quand j’aurais plus d’argent à placer. »

Investir par soi-même

Elle a donc décidé de prendre en main ses investissements elle-même. Quand ses parents lui ont offert 250 $ pour son premier REER, elle s’est tournée vers le Fonds FTQ. Surprise d’avoir à payer des frais pour l’ouverture de son compte, elle a aussi déchanté devant les rendements. « C’est aussi difficile d’avoir de l’information sur les placements qu’ils font, ça ne me convient pas », tranche Mme Breault.

Déçue, elle a ensuite investi 1000 $ dans un fonds commun de placement indiciel chez Tangerine. Puis 1000 $ additionnels dans des fonds négociés en Bourse avec un courtier à escompte, Questrade. Le tout se trouve dans des CELI. « Les frais de gestion sont peu élevés chez Tangerine et encore moins chez Questrade, souligne-t-elle. J’expérimente. Je vais déterminer ce qui est le plus intéressant pour moi en fonction des rendements et du temps que ça nécessite. »

 

 

Bonne stratégie ?

Force est d’admettre que Mme Breault se débrouille bien, selon les experts interviewés. « Ses investissements lui permettent d’aller chercher une diversification rapidement et à peu de frais », note Jean Soublière, président de l’ACTIF, une coopérative en éducation financière.

« Il y a peu de frais rattachés aux fonds indiciels, ça reflète la croissance économique à travers les indices. C’est un très bon choix, confirme Mathieu Beaudry, gestionnaire de portefeuille chez Barrage Capital. L’autre option serait les fonds communs vendus dans les grandes banques. On lui conseillerait probablement des fonds composés majoritairement en actions. À ce moment-là, les frais seraient plus élevés. En moyenne, les fonds communs ne battent pas les indices à long terme. Elle a donc pris une bonne décision. Elle pourrait aussi faire affaire avec une firme qui offre des portefeuilles plus concentrés pour dégager un rendement supérieur aux indices. »

Comme elle a environ 40 ans devant elle d’ici à sa retraite, Mme Breault devrait maintenir le cap. « L’important, c’est qu’elle continue d’investir année après année, peu importe comment se comportent les marchés, conseille M. Beaudry. Parfois, lorsque la Bourse baisse, les gens ont peur d’investir. Or, c’est à ce moment-là que les actions sont moins chères. C’est le meilleur moment pour investir. »

Cinq conseils

  • Penser aussi au REER. « Ce n’est pas toujours possible, mais dans un monde idéal, on devrait essayer de cotiser au maximum dans le CELI et le REER », souligne M. Beaudry.
  • Conserver des économies hors placement. « Si elle n’en a pas, elle devrait conserver des liquidités suffisantes facilement accessibles comme fonds d’urgence en cas de problème », souligne M. Soublière.
  • Faire attention à la duplication. « Il faut éviter de choisir différents fonds qui répliquent le même indice, prévient M. Soublière. Parfois, on a un portefeuille éparpillé, mais pas nécessairement diversifié. »
  • Éviter de sélectionner elle-même les entreprises dans lesquelles elle investit. « Nous, c’est notre travail, nous le faisons à longueur de journée, note M. Beaudry. Pour une personne qui a des connaissances moyennes, il est toutefois préférable de demeurer dans des fonds indiciels. Sinon, elle pourrait avoir de très mauvaises surprises. »
  • Se former. « Je soupçonne qu’elle a davantage un profil d’investisseur autonome que de délégateur, évalue M. Soublière. Elle sait ce qu’elle veut, alors elle aurait avantage à se former pour continuer dans la même voie. »

Publié précédemment dans La Presse.

Nathalie Côté
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