Pour un minimalisme durable

minimalisme durable

Chronique — Le minimalisme est une tendance actuellement. Plusieurs personnes désencombrent à grands coups de ventes de garage, de petites annonces sur Internet ou de dons. Pour changer vos habitudes de manière durable, une petite réflexion s’impose toutefois.

 

 

 

 

Pourquoi consomme-t-on autant?

Leo Babauta, un des leaders du mouvement minimaliste, écrivait récemment que c’est la peur qui nous pousse à accumuler des objets. Par exemple, l’insécurité peut nous pousser à garder des objets « au cas où ». La crainte de manquer d’amour peut nous amener à garder des choses ayant une valeur sentimentale. Nous pourrions également garder des articles pour nous améliorer ou nous transformer par peur de l’imperfection. Selon lui, la majorité de nos possessions ne sont pas essentielles et reflètent une peur.

« Et si nos décisions d’achats étaient plutôt dictées par l’amour? », suggère la blogueuse Courtney Carver. Non par l’amour de l’objet lui-même, mais pour le positif qu’il apporte dans nos vies. Est-ce que l’objet en question soutient un proche, un emploi ou un loisir que nous aimons? Nous rapproche-t-il de notre vie de rêve?

Bien souvent, un achat ne sert qu’à nous distraire, à chasser de notre esprit un mauvais moment ou à nous prouver quelque chose. Il suffit de voir à quel point les centres commerciaux sont achalandés pour se rendre compte que la consommation est devenue un loisir.

Prendre conscience de son comportement

Ces réflexions ne sont pas purement théoriques. En prenant conscience de ce qui nous effraie, nous pouvons faire face à notre peur et la transformer en quelque chose de plus positif. Nous questionner nous permet notamment d’éviter d’acheter par simple réflexe sans y penser. Cela nous aidera aussi à consommer pour les bonnes raisons, en fonction de ce qui nous est cher.

Est-ce que cela signifie qu’il faut adopter le minimalisme et arrêter de consommer pour être heureux? Pas du tout. Mais il ne faut pas perdre de vue que les objets sont là pour nous servir et non pas pour que nous en soyons les esclaves.

Avantages du minimalisme

Désencombrer son logis comme le prône le minimalisme comporte aussi plusieurs avantages, comme de limiter le temps consacré au rangement, diminuer le stress et économiser. Sans compter que de réduire sa consommation contribue également à la santé de la planète!

Qu’en pensez-vous?

Lyne Desruisseaux
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5 commentaires

  • On arrive pas toujours à mettre en place ces règles, mais j’essaie généralement de réfléchir à mes achats selon deux angles: 1) est-ce que ça va me permettre de vivre de nouvelles expériences? (positives on s’entend!) ou 2) si c’est purement utilitaire, son utilité dépasse-t-elle l’inconvénient de le posséder et son prix? Le premier point est assez évident. C’est pour le second que c’est beaucoup moins évident. Un robot culinaire ou un outil de menuiserie? C’est parfois utile, mais encombrant. C’est assez cher, donc il a fallu travailler plusieurs heures pour se le payer. Dans les deux cas l’outil n’est pas essentiel pour réaliser le travail.

    Un autre aspect plus difficile à gérer c’est les changements dans nos besoins, avec le temps. Un objet ne devient pas inutile du jour au lendemain. Ça peut en fait prendre des années avant qu’on se rende compte que finalement il ne sert plus. Idéalement on serait capables de mieux prédire ce qui ne sera plus utile dès aujourd’hui, comme ça on pourrait s’en débarrasser alors qu’il a encore de la valeur pour d’autres, et on éviterait de s’être encombré pendant des années (ici, les ventes de garage etc., c’est pas pour nous, donc on donne nos affaires à des organismes style Armée du Salut).

    • Nathalie Côté

      Effectivement, il n’est pas toujours évident de juger combien de temps un objet sera utile. Et même pour les objets qui font vivre de nouvelles expériences positives, on peut se rendre compte que finalement, ce n’est pas ce qu’on avait imaginé (il faut voir le nombre d’articles de sport n’ayant pratiquement jamais servi dans les petites annonces!). En ce sens, je trouve que le partage et la location sont des avenues intéressantes.

    • Mr Jack, vous apportez deux excellents points et je pense que vous avez une belle approche de la consommation réfléchie.

      C’est vrai qu’il est difficile de planifier l’utilité d’un article à long terme. La location ou l’emprunt peuvent alors être de bonnes stratégies, comme le suggère Nathalie. Par contre, dans certaines situations il peut être embêtant de savoir si un objet va nous servir une fois ou cinquante fois, et si le cout de la location sera rentable ou non comparativement à celui de l’achat. Parfois, l’achat est un incontournable ou représente une solution tout à fait raisonnable. Et l’acquisition d’un robot culinaire ou d’un outil de menuiserie, même s’ils sont encombrants, peut faire partie de votre première raison d’acheter, soit celle de vivre une nouvelle expérience positive. Ils peuvent aussi nous aider à retirer davantage de plaisir d’une activité à laquelle on s’adonne, ce qui peut être un très bon investissement.

      L’important c’est d’être capable de se débarrasser de notre bien au moment où il n’est plus utile (et surtout être conscient qu’il ne l’est plus). J’ai vu plusieurs personnes vivre très difficilement cette étape (ce qui pourrait être un excellent sujet pour un futur texte d’ailleurs). Il ne faut pas voir le geste de se départir d’un objet (parfois couteux) comme une perte. Il a eu sa raison d’être. Il nous a été utile. Maintenant, par respect pour lui (!) et pour nous, il ne doit pas devenir source d’encombrement. Il faut lui offrir une deuxième vie en le donnant ou le vendant.

      L’acquisition d’un bien de consommation, lorsque fait dans un tel esprit, est tout à fait louable. Le problème ne vient que lorsqu’il a rempli sa mission, mais que les gens y demeurent attachés — par sentiment, par peur ou par attachement à l’argent.

      • chantal M

        oui vous avez tous raison,mais cet année j I redécouvert ma machine a jus que je n’avais pas utilisé depuis 5 ans! une chance que je l’avais gardé…j ai toujours peur de me débarasser d ‘articles que je pourrais reprendre plus tard, je garde ,mais j’aimerais changer ma facon de voir les choses.Garder des bacs de vêtements que je porte plus,mais encore tres beaux au cas ou je change d’idée ?? oui je fais ca et je sais plus trop si je suis normal…

        • Vous êtes tout à fait normal, et c’est plutôt la norme dans notre société de garder plein de trucs! Je me suis moi-même déjà débarrasser d’objets, pour le regretter éventuellement (le jouet d’une de mes filles). Mais pour moi, les bénéfices surpassent les inconvénients. Et les regrets m’ont permis d’explorer mes sentiments à cet égard.

          Pour les vêtements, j’ai trouvé ça très libérateur de me débarrasser de ceux que je gardais « juste au cas ». Le plus important c’est de découvrir pourquoi nous demeurons attacher à certains objets. Ensuite, il suffit de choisir si cette raison nous fait du bien, ou non. Si la réponse est non, ça nous donne une piste de réflexion qui peut être très intéressante! 🙂