Décès d’un conjoint : quel effet sur vos finances?

décès conjoint

Chronique — Le décès d’un conjoint peut rapidement faire basculer la situation financière du survivant. Quel pourrait être l’effet sur vos finances?

 

 

 

 

 

En plus du chagrin, la mort d’un conjoint peut apporter toutes sortes de surprises financières. Lyne Malboeuf en a fait l’expérience au décès de son mari à la suite d’une fibrose pulmonaire.

Retraité depuis deux ans, cet ancien employé de la Ville de Laval bénéficiait toujours de ses assurances collectives. « Mon mari croyait que j’aurais droit à une année de rente, note Mme Malboeuf. J’ai toutefois découvert que son assurance diminuait jusqu’à 65 ans. S’il était décédé après cet âge, je n’aurais rien eu. » Première surprise, mais non la seule.

Ensuite, elle a appris que la rente de son ancien employeur serait moins élevée qu’elle le croyait. « Je reçois 60 % de la rente de mon mari, raconte-t-elle. À 65 ans elle diminuera de manière importante », raconte-t-elle. Elle a aussi réalisé que la rente de conjoint survivant du Régime de rentes du Québec cessera de lui être versée à 65 ans. C’est le cas lorsqu’on reçoit la rente maximale.

Ces surprises ont été déstabilisantes pour elles. « Je ne veux pas me plaindre, insiste-t-elle. Mon planificateur financier m’a rassurée, je ne manquerai de rien. Je réalise toutefois qu’on ignore souvent beaucoup de choses. C’est important d’en parler. »

La situation de Mme Malboeuf est relativement simple. D’autres peuvent toutefois devenir assez complexes. C’est le cas si vous avez des biens à l’étranger ou la double citoyenneté, par exemple. « Un planificateur financier peut évaluer l’impact d’un décès dans son analyse », souligne Francis Sabourin, directeur gestion de patrimoine et gestionnaire de portefeuille chez Richardson GMP. Cela peut valoir la peine de consulter!

Sept choses à savoir au décès d’un conjoint

Régimes de retraite : les conditions varient d’un régime à l’autre. Il n’y a pas de règles universelles. « La seule façon de savoir ce qui vous attend est de le lire attentivement », note M. Sabourin. Vérifiez attentivement!

Régime enregistré d’épargne retraite (REER) : « Le REER peut être roulé au conjoint, indique M. Sabourin. Il n’y a pas d’impôt à payer ni d’effet sur les droits de cotisation. » Ce n’est pas le cas lorsque les enfants ou d’autres personnes héritent, par exemple.

Compte d’épargne libre d’impôt (CELI) : il peut aussi être roulé au conjoint. « Il suffit de remplir un formulaire, précise M. Sabourin. Ce n’est toutefois pas nécessaire si le CELI est un contrat d’assurance. »

Assurance vie : les sommes reçues d’une assurance vie ne sont pas imposables. « Le bénéficiaire qu’on a nommé peut toucher l’argent rapidement, rappelle M. Sabourin. Il n’a pas à attendre le règlement de la succession. » C’est un avantage important de ce produit. L’assurance vie peut éviter bien des pépins financiers au survivant!

Immobilier : la maison, le chalet et les immeubles à revenus peuvent être roulés au conjoint. Il n’y a alors aucun impôt sur le gain en capital à payer, indique M. Sabourin.

Dettes : les dettes du défunt doivent être payées par la succession. « Il est toutefois possible de refuser une succession si elle est déficitaire », rappelle M. Sabourin.

Partage des biens : il varie en fonction du statut matrimonial et de la présence ou non d’un testament. Pour les gens mariés, il faut d’abord partager le patrimoine familial. Ensuite, le reste des biens est séparé en fonction de ce qui est prévu au testament. S’il n’y en a pas, cela dépend de la situation familiale. S’il y a des enfants, ils héritent des deux tiers et le tiers va au conjoint, par exemple. Quant aux conjoints de fait, ils n’ont droit à aucun bien appartenant au défunt. Ils ont donc tout intérêt à faire un testament! Le contrat de vie commune ne protège pas en cas de décès.

Version adaptée d’un texte publié précédemment dans La Presse.

Nathalie Côté
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