L’impact financier d’une tragédie humaine

Impact financier tragédie

Chronique — Tout le monde fut touché par l’horrible incendie de la semaine dernière où 7 enfants de la famille Bahros ont trouvé la mort. Le père repose toujours dans un état critique après avoir tenté de les sauver. La mère dévastée est en état de choc.

Je demeure dans la région d’Halifax où se sont déroulés les événements. Quelques heures après le drame, toute la communauté cherchait à aider la famille Bahros. Une campagne de sociofinancement fut lancée afin de les soutenir dans cette épreuve. Après une semaine, plus de 645 000 $ ont été ramassés.

Pour plusieurs, donner de l’argent est une façon de démontrer leur soutien aux parents éprouvés. Ils le font par compassion et empathie. D’autres mettent en doute les bienfaits d’une telle levée de fond. Selon eux, elle est inutile « parce qu’elle ne ramènera pas les enfants ». Effectivement, l’argent ne ramènera pas Abdullah, Rana, Hala, Ola, Mohamad, Rola et Ahmed. Toutefois, on ne peut nier que de telles tragédies ont un impact financier sur les familles. Les dons offerts par la communauté permettent d’amortir ce choc.

L’impact financier d’une tragédie humaine

Les familles victimes de telles tragédies connaissent trop souvent des difficultés financières dans les mois suivant le drame. Différentes circonstances en sont responsables. Par exemple :

  • La perte d’un revenu familial pour une période plus ou moins longue. Certains parents souhaiteront ou devront retourner rapidement au travail. D’autres ne pourront le faire pour des raisons de santé physique ou mentale.
  • Les frais reliés aux soins de santé d’un survivant. Ces dépenses ne sont pas toutes couvertes par les assurances privées ou publiques. On peut penser aux frais d’hospitalisation, de déplacement et de stationnement, de médicaments, de soins à domicile, etc.
  • Les frais de thérapies et de professionnels de la santé mentale.
  • Les frais de relocalisation, au besoin.

Dans le cas des réfugiés ou des immigrants, d’autres dépenses peuvent s’ajouter. Par exemple :

 

Reconstruire un réseau de soutien

La famille Bahros fait partie des réfugiés syriens arrivés au pays en 2017. Ils avaient bénéficié du parrainage privé du groupe Hants East Assisting Refugees Team (HEART). Résidents de la Nouvelle-Écosse depuis 18 mois, ils avaient récemment déménagé à Halifax. Leur réseau social est donc très limité. De plus, ils n’ont aucune famille pouvant les réconforter.

Le groupe HEART s’est donc attelé à la tâche pour faire venir des membres de leurs familles immédiates. Imaginez le baume que peut représenter la présence de ces êtres chers au lendemain de la tragédie ! Toutefois, leur visite occasionne aussi certains frais. Bien que le gouvernement fédéral se soit impliqué pour expédier les démarches administratives, les dépenses demeurent du domaine privé.

Chaque drame est unique. Chaque famille éprouvée doit composer avec ses propres défis. Malheureusement, pour la majorité d’entre elles les finances seront au cœur de la guérison. On ne peut donc qu’être reconnaissant qu’une communauté souhaite contribuer librement à la création d’un fonds d’aide.

Lyne Desruisseaux
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